Décès de Mohamed Hassan Al Joundi, un artiste de talent qui a réussi par ses œuvres à construire des ponts entre le Maroc et l’Orient
L’acteur et homme de théâtre Mohamed Hassan Al Joundi, décédé samedi dans sa ville natale de Marrakech à l’âge de 79 ans, représente le modèle de l’artiste complet et éclectique, qui a le plus réussi à construire des ponts entre le Maroc et l’Orient.
Ses rôles sur les scènes de théâtre, derrière les microphones de la radio et devant les caméras du cinéma et de la télévision confirment qu’il était un acteur talentueux et un artiste confirmé qui a laissé un héritage artistique immense.
Feu Mohamed Hassan Al Joundi a milité durant sa vie pour le rayonnement de l’image du Maroc dans le monde arabe, voire dans les plus grandes capitales de l’Art au monde.
Le défunt, qui fut président du Syndicat marocain des professionnels du théâtre et délégué du ministère de la culture à Marrakech, a réussi à exploiter la mémoire populaire marocaine et l’intégrer avec dextérité dans le domaine artistique lui permettant de réaliser de grands taux d’audience.
Mohamed Hassan Al Joundi fut aussi membre actif et distingué de la troupe de théâtre de la Radio et télévision marocaine aux côtés d’artistes pionniers de la trempe de feus Larbi Doghmi, Abderrazak Hakam, et Mohamed Hamad Al Azrak.
Le public nostalgique de cette époque se souvient toujours de feuilletons radiophoniques quotidiens célèbres tels que « al Azalia », « al antariya », « moi et Chama ».
Durant la période 1977-1978, l’artiste a réalisé pour le compte de la radio BBC, « Kachkoul Al Maghrib », qui lui a permis de devenir célèbre auprès des auditeurs arabes grâce à sa voix grave de ténor.
Le défunt artiste a également étalé son art dans la réalisation d’œuvres théâtrales patriotiques qui chantaient les épopées de la Nation et son patrimoine riche et diversifié, dont les trois parties de « Malhamat Al ahd ». Cette épopée, qui a été présentée au public égyptien dans le théâtre de l’Opéra au Caire, a permis au public égyptien de découvrir le riche patrimoine authentique marocain et de mesurer à sa juste valeur le talent des artistes marocains.
Mohamed Hassan Al Joundi était un véritable ambassadeur des acteurs marocains, lui qui a étalé son talent artistique prolifique dans des chefs-œuvres cinématographiques comme « A l’ombre du pharaon », « Les tambours de la guerre » de Souheil Ben Barka et « Arrissala » du réalisateur syrien Mustapha Al Akkad ainsi que « le chevalier de Bani Marouane » de Nejdet Ismail Anzour, « Al Kadissia » du réalisateur égyptien Salah Abou Seif, « Bamou » du réalisateur marocain Idriss Mrini, de même qu’il a participé à « Sakr Qoreich », un feuilleton de 30 épisodes de Walid Seif et du réalisateur Hatem Ali et dans lequel il a incarné le rôle de Youssef Al Fihri, l’émir de Cordoue.
En 2004, Mohamed Hassan Al Joundi a participé dans le feuilleton « Amoud » de la réalisatrice marocaine Fatima Boubekdi et a réalisé le feuilleton « Aalach a waldi » (pourquoi mon fils?), marqué par la participation de feue Habiba Madkouri. Il avait aussi réalisé le feuilleton « Aoulad Al Halal » et a écrit le scénario et réalisé un télé feuilleton intitulé « Colère d’un père ».
Le défunt artiste à qui un vibrant hommage a été rendu lors de la 2è édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) a adapté plusieurs œuvres mondiales dans le but d’enrichir la dramaturgie au Maroc.
En 2002, aux côtés de célèbres acteurs arabes, il a participé en Arabie Saoudite à l’opérette « Al jnadria », mise en scène par le réalisateur syrien Nejdet Ismail Anzour.
Un vibrant hommage lui a été rendu en 2008 à Marrakech par l’association « Tasseltant pour le développement et le sport et la culture » et « les amis des œuvres de Mohamed Hassan Al Joundi » en coordination avec le club de la presse.
Feu Mohamed Hassan Al Joundi était père de cinq enfants (03 garçons et deux filles).