Autoroutes du Maroc (ADM) nie toute promesse faite aux salariés péagistes avec lesquels elle affirme n’être liée par aucun contrat. Explications.
Les autoroutes marocaines ont connu des perturbations pendant 48 heures, du 20 au 22 novembre, à cause d’une grève opérée par les péagistes. Les employés grévistes ont, certes, rejoint leurs postes mais insistent sur leur revendications en arborant des brassards rouges, signe du maintien du mouvement de contestation.
Autoroutes du Maroc (ADM) nous livre sa version des faits. « En premier lieu, nous souhaitons préciser que ces salariés ne sont pas des employés d’ADM, et que la grève ne concerne qu’une partie dudit personnel, contrairement à ce qui a été relayé par certains supports médiatiques par erreur », affirme Dania Bouhlal, responsable communication de l’entreprise. Et d’ajouter : « Ces salariés relèvent d’entreprises privées qui sont liées à ADM par des contrats de prestation de services ».
Justement, la principale revendication des grévistes consistent à demander à ADM de les recruter de manière directe. Abdellatif Soutih, secrétaire général du syndicat national des employés des centres d’exploitation d’autoroutes, a affirmé avoir trouvé un accord le 23 juin suite à deux ans de négociations. « Nous avons élaboré une convention collective », a-t-il expliqué. Un accord que la direction générale refuse aujourd’hui d’appliquer, selon lui. L’entreprise publique a un autre son de cloche. « Pour être clair, ces employés n’ont aucun contrat de travail qui les lie avec ADM ni aucun engagement de la part de l’entreprise de quelque nature que ce soit. Par conséquent, ADM confirme qu’il n’y a aucune promesse faite dans ce sens » tranche Dania Bouhlal.
La grève, entamée le 22 novembre, a coïncidé avec un pic du trafic en raison des retours de vacances et de la fin de la COP22. Une situation qui a poussé ADM à ouvrir le passage gratuitement aux autoroutiers. « C’était exceptionnel. Nous ouvrons le passage à chaque fois que le contexte le justifie, quelle qu’en soit la cause, pour fluidifier le trafic et préserver la sécurité des usagers. D’ailleurs, c’est une pratique courante dans le secteur autoroutier», nous affirme-t-on auprès d’Autoroutes du Maroc. Cependant, cette pratique a un coût, surtout en période de fort trafic. « Cette grève a en effet porté préjudice à l’usager et à ADM. L’évaluation de la situation est en cours », conclut notre interlocuteur.