L’amélioration de la qualité du système éducatif et du climat des affaires, l’accélération des réformes, notamment celles de la fiscalité et du statut de la banque centrale sont, avec la maîtrise du risque en Afrique, les principales recommandations du FMI à l’issue d’une mission au Maroc.
À la fin de sa mission au Maroc, qui a eu lieu du 16 novembre au 1er décembre, le Fonds monétaire international (FMI) dresse les priorités pour le prochain gouvernement, en mettant en avant notamment la réforme de la fiscalité, et la maîtrise des risques en Afrique pour les banques marocaines.
Pour Nicolas Blancher, chef de la mission de consultation du FMI, « les progrès du Maroc en matière de maîtrise budgétaire et de diversification de l’économie ont renforcé sa résilience », affirme-t-il dans un communiqué de l’institution internationale. Néanmoins, « il reste beaucoup à faire pour atteindre une croissance plus élevée, soutenable et mieux partagée », précise-t-il. Pour ce faire, le responsable au FMI préconise l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles entamées par le Maroc, afin, dit-il « d’accroître les gains de productivité, la création d’emplois, et le potentiel de croissance de l’économie ». Il n’a pas manqué à la vigilance du FMI la récente adoption, au forceps faut-il le rappeler, de la réforme de la retraite, dont il salue l’application.
Le FMI a même dressé une liste des priorités. Selon l’établissement, le Maroc doit s’atteler à « l’amélioration de la qualité de son système éducatif, le fonctionnement du marché du travail, et le taux d’activité des femmes, et d’accélérer davantage les efforts en vue d’améliorer le climat des affaires. » Aussi, le FMI appelle le Maroc à rendre son système fiscal « plus efficient et plus équitable (…) notamment en élargissant l’assiette fiscale et en luttant contre la fraude ». Ces efforts permettraient de soutenir les investissements dans les infrastructures, la santé, l’éducation et la protection sociale, et de réduire la dette publique.
Toujours sur le registre des réformes à amorcer, le Fonds monétaire international soutient le Maroc dans son projet de passer à un régime de taux de change plus flexible. « Un tel régime favorisera l’intégration à l’économie mondiale en préservant la compétitivité et en renforçant la capacité d’absorption des chocs extérieurs. Nous continuons de travailler avec les autorités pour la finalisation de leur feuille de route pour cette transition », est-il expliqué dans le communiqué. S’agissant du secteur financier, le FMI, qui accorde au Maroc de bons points à ce niveau, soulève deux thématiques à suivre de près : la réduction de la concentration des crédits et l’attention particulière qui devrait être accordée aux risques associés à l’expansion des banques marocaines en Afrique. Il réitère ainsi ses inquiétudes quant aux risques de cette démarche, formulée en février 2015. Les banques marocaines affichent une vulnérabilité au risque de concentration des crédits bancaires. Le gouverneur de la banque centrale affiche les mêmes craintes que celles du FMI. Le Wali de Bank Al-Maghrib avait tenu, en mai 2015, une réunion avec les patrons de BMCE Bank, d’Attijariwafa Bank et de la Banque Populaire pour les inciter à plus de vigilance.
Le FMI n’a pas manqué l’occasion d’appeler les autorités à l’accélération de l’adoption de la nouvelle loi portant sur les statuts de la banque centrale, qui renforcera son indépendance et son rôle en matière de stabilité financière.