Après une année 2016 marquée par un record historique en termes de ventes, le marché automobile marocain poursuit cette tendance haussière en début 2017, réalisant une croissance à deux chiffres au cours du mois de janvier, avec une percée particulière du segment luxe.
Confirmant les perspectives prometteuses pour l’année 2017, les statistiques du marché de l’automobile neuve font état de quelque 13.782 immatriculations enregistrées durant le mois de janvier, en progression de 21,87% par rapport à la même période un an auparavant.
Le segment des voitures particulières a affiché un volume de 12.780 unités, en hausse de 21,18%, alors qu’un total de 1.002 véhicules utilitaires légers a été cédé (+31,32%).
S’agissant de la répartition du marché, Dacia se maintient en tête du peloton avec 3.946 unités écoulées en janvier, en évolution de 27,09% par rapport à la même période un an plutôt, suivie notamment de Renault (1.489 immatriculations, +61,15%), de Ford (1.060 voitures vendues, -9,17%), de Hyundai (798 unités écoulées, -21,22%), de Peugeot (784 unités, 3,84%) et de Volkswagen (718, +26,19%).
Le marché automobile marocain a ainsi réussi à maintenir ses bonnes performances, après avoir enregistré un record historique de 163.110 unités vendues au cours de l’année écoulée, soit une croissance d’environ 24% par rapport à 2015, avec une prédominance du segment des véhicules particuliers (152.324 unités), suivi par celui des véhicules unitaires légers (10.786 unités).
Selon les intervenants de ce marché, cette excellente performance est attribuable à plusieurs facteurs clé de succès, notamment le développement et l’amélioration des techniques de promotion et de publicité, l’allègement des mensualités, l’octroi de différents avantages tels que le crédit à zéro intérêt, le financement sans apport et d’autres facilités de paiements, outre l’organisation de la 10è édition du Salon Auto-Expo (du 12 au 22 mai 2016) qui a été marquée par l’exposition d’environ 300 modèles de voitures.
Considéré comme l’un des secteurs les plus prometteurs et dynamiques au Maroc, de par ses atouts et potentiels humains, matériels et techniques qui lui ont permis de jouer un rôle prééminent dans l’accroissement des exportations marocaines, le secteur automobile a profité amplement de l’implantation des différents groupes mondiaux, dont le constructeur français Renault qui confirme continuellement sa position de leader au sein de ce marché.
De plus, les chiffres de 2016 font également ressortir la domination du duo Dacia/Renault, en tête du classement, qui a enregistré des progressions respectives de 16,38% (à 42.279 unités) et de 45,82% (à 17.121 unités), soutenu particulièrement par l’activité du complexe industriel Renault-Tanger, ouvert depuis 2012, et par son mégaprojet “Ecosystème Renault”, lancé en 2016.
Terminant l’année écoulée au troisième rang, avec plus de 15.000 unités vendues, la marque américaine Ford a pu tirer profit du plan de financement qu’elle propose à ses clients, lequel plan a été enrichi par de nouvelles solutions de financement et de fidélisation (“Ford Salaf” et “Ford Tajdid”).
Par ailleurs, l’année 2016 a été également marquée par une montée en force du segment de luxe, où les hausses les plus prononcées ont été affichées par Jaguar et Abarth qui ont quadruplé leurs ventes pour atteindre respectivement 500 et 16 unités, contre 97 et 4 unités en 2015.
En termes du classement par nombre d’unités écoulées, BMW reste en pôle-position pour la deuxième année consécutive, avec 2.820 unités vendues, en progression de 27,37% par rapport à 2015, suivie de Mercedes (2.726 unités) et Audi (2.065).
Cette progression fulgurante de ce segment n’est pas prête de s’arrêter, puisque deux constructeurs de luxe avaient présenté le 15 février dernier leur nouvelle gamme berline. Il s’agit de la série 5 pour BMW et la Quattroporte pour Maserati, deux modèles sur lesquels les concessionnaires comptent pour booster leurs ventes.
Cependant, selon l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aviam), les importateurs font face à une concurrence des garagistes qui détiennent plus de 20% du marché de luxe.
Constituant ce qu’on nomme “marché parallèle”, ces garagistes se dotent de l’avantage de livraison immédiate, contrairement aux concessionnaires, dont les véhicules sont livrés sur commandes, ce qui peut prendre 2 à 3 mois, selon les professionnels.
Outre les efforts colossaux consentis par les différents concessionnaires qui se livrent à une concurrence acharnée pour accroître leur part de marché et gagner la confiance du consommateur marocain, la bonne tenue du secteur automobile est également le fruit d’une stratégie nationale et politique structurelle mis en place par les autorités publiques afin de faire de l’industrie automobile une véritable locomotive de l’économie marocaine.
Depuis 2012, année de démarrage de l’usine Renault-Tanger, le secteur s’est orienté vers la construction automobile favorisant ainsi l’émergence d’une base automobile marocaine de rang mondial, à travers notamment l’implantation au Royaume du Maroc, de nouveaux équipementiers et sous-traitants.
Le lancement du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 (PAI), en avril 2014, a permis de consolider les acquis de ce secteur et d’initier une nouvelle phase caractérisée par le développement des écosystèmes automobiles.
Fort de sa stabilité institutionnelle, politique et macroéconomique, ainsi que de son ouverture sur l’extérieur et son climat des affaires, en amélioration continue lui permettant de faire un saut de 29 places dans le classement international du rapport Doing Business (du 97è rang en 2012 au 68è en 2017), le Maroc est ainsi parvenu à concrétiser l’euphorie qui gagne l’automobile ces dernières années et en tirer profit grâce aux efforts massifs déployés dans les infrastructures routières, aériennes, portuaires et industrielles qui donnent accès à la rapidité des déplacements des hommes, des flux de marchandises et des données.
Il garantit actuellement les conditions propices aux investisseurs souhaitant bénéficier des potentialités d’un secteur automobile devenu une aubaine pour l’économie marocaine.