Modèle de bus électrique produit en Chine. Au Maroc, le transport urbain est au cœur des enjeux climatiques. C’est le secteur le plus énergivore avec près de 41% de la consommation nationale de pétrole. Il contribue également avec plus de 23% des émissions de gaz à effet de serre (Ph. D.R.)
Valeur ajoutée, respect de l’environnement, mobilité urbaine propre, économie d’énergie, intégration locale, montée en gamme du made in Morocco, création d’emplois, volumes à l’export… La Société d’investissements énergétiques (SIE) parie gros sur le projet industriel de bus électriques. En effet, la SIE s’apprête à investir dans la construction d’une unité industrielle de fabrication de bus électriques de dernière génération (ultra light), destinés autant au marché national qu’à l’export. «La mise en place de l’unité de fabrication et le démarrage de production des premiers bus sont prévus pour 2017», confirme le management de la SIE. A terme, le projet vise à atteindre une capacité de production de 1.000 bus par an. Montant global de l’investissement: 1,2 milliard de DH. Le site industriel sera porté par une société marocaine commune (joint-venture) dédiée au développement et à la fabrication d’autobus à usage urbain et interurbain.
Les spécificités des véhicules à produire répondent à un strict cahier des charges. Il s’agit de bus de dernière génération qui répondent aux spécifications des marchés visés (local et l’export). L’enjeu, selon la SIE, est de fournir un excellent système d’équipement de transport en commun pour une mobilité urbaine propre, silencieuse et moderne. In fine, toute une gamme de bus et trolley bus électriques de 6, 8, 12 et 18 m devra enrichir le parc roulant du marché marocain et international.
En termes de transfert de savoir-faire, le projet est développé avec le constructeur chinois Yangtsé Motor Ltd. Autres partenaires de référence: le groupe Marita (Maroc) et la SIE. Et c’est la Banque centrale populaire (BCP) qui accompagne le projet dans la structuration financière et les levées de fonds. La répartition du capital de la société commune et le montage financier seront prochainement définis. Côté formation et développement métiers, l’unité de production sera accompagnée par l’Office de formation professionnelle (OFPPT) qui déploie un institut de formation dédié aux nouveaux métiers de la mobilité électrique. L’Office devra aussi déployer, à Marrakech, un centre de maintenance de bus électriques.
Selon le management de la SIE, il y a plusieurs enjeux dans ce projet: industriels, écologiques, socio-économiques, énergétiques, financiers… Sur le prisme industriel, le partenariat avec le groupe chinois Yangtsé permettra de déployer un transfert de savoir-faire et créer une industrie purement marocaine et pérenne. En plus de transférer son expertise au Maroc, l’industriel chinois Yangtsé fera également bénéficier la joint venture de son réseau international. C’est ce qui permettra d’enrichir la valeur ajoutée et le portefeuille de produits made in Maroc, tout en développant la R&D avec des universités. Et c’est là une première nationale et à l’échelle du continent africain! Cette nouvelle logique industrielle permettra de produire des bus électriques tout en bénéficiant de la maîtrise du stockage de l’énergie et de la notion de réseaux intelligents. En termes d’emplois, le projet aura des retombées significatives avec la création de pas moins de 500 postes (directs et indirects) ainsi que la maîtrise de nouveaux métiers orientés mobilité électrique.