L’organisation onusienne tire également la sonnette d’alarme au sujet de la dette extérieure du continent. Les pays africains devront privilégier les envois de fonds des diasporas et les partenariats public-privé, et lutter contre les flux financiers illicites.
«Dynamique de la dette et financement du développement en Afrique» est le titre du Rapport 2016 sur le développement économique en Afrique, publié le 21 juillet par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et dont les grandes lignes ont été présentées lors d’une conférence de presse tenue à Rabat. D’après ce rapport, l’Afrique rencontre de grandes difficultés à satisfaire ses besoins de financement en matière de développement, au moyen de ses ressources budgétaires publiques. Quant à l’emprunt extérieur et l’aide publique au développement, ils ne suffiront plus. C’est ainsi que le continent devra mobiliser au moins 600 milliards de dollars par an pour réaliser ses objectifs de développement durable, ce qui équivaut à environ un tiers de son revenu national brut (RNB). C’est pourquoi les pays africains devront faire appel à de nouvelles ressources pour financer leur développement, notamment les envois de fonds et les partenariats public-privé.
Le stock de la dette s’est accru de 10,2 % par an entre 2011 et 2013
Dans son rapport, la CNUCED met en garde contre l’accroissement rapide de la dette des pays africains. Du fait d’une décennie de forte croissance, beaucoup d’entre eux ont pu accéder aux marchés financiers internationaux. Les pays africains ont ainsi vu le stock de leur dette extérieure s’accroître en moyenne de 7,8% par an entre 2006 et 2009 et de 10,2% par an entre 2011 et 2013. Par conséquent, la dette extérieure du continent a atteint 443 milliards de dollars en 2013, soit 22% du RNB.
De nombreux pays africains ont également beaucoup emprunté sur les marchés intérieurs. Pour certains d’entre eux, le taux d’endettement intérieur a presque doublé en vingt ans, passant d’une moyenne d’environ 11% du PIB en 1995 à près de 19% du PIB à fin 2013.
Alors qu’il convient d’être vigilant face aux risques associés à l’emprunt, les partenariats public-privé (PPP) constituent un mode de financement alternatif et sont de plus en plus utilisés par les Etats africains, en particulier pour financer l’infrastructure. D’après la Banque mondiale, le nombre de PPP en Afrique représente, à l’heure actuelle, environ 10% de la valeur totale de ces partenariats à l’échelle mondiale.
Outre le développement des PPP, le rapport de la CNUCED préconise de rechercher d’autres sources de financement complémentaires, telles que les envois de fonds des diasporas vers l’Afrique qui connaissent une croissance rapide.