A Agadir, les hôtels étaient pris d’assaut par les Marocains. Un mois de juillet difficile à Marrakech mais rattrapage en août grâce notamment aux formules All inclusive. A Tanger, les MRE, la Med Cop 22 et l’arrivée du Roi Salmane ont dopé l’activité.
La saison estivale touchant à sa fin, les professionnels du tourisme commencent déjà à dresser un bilan. Avec la baisse des arrivées de touristes étrangers, notamment européens, au premier semestre (-2,6%, à 4,2 millions de touristes), plusieurs hôteliers ont pris leurs dispositions à l’avance. Ils ont mis le paquet sur la clientèle locale et les MRE pour sauver la saison, et ces efforts se sont avérés payants.
A Agadir par exemple, le mois de juillet a connu une hausse du nombre de visiteurs marocains de 50% par rapport à la même période de 2015. «En juillet, les hôtels ont été en grande partie occupés par les nationaux. Ces derniers ont représenté plus de 48% des arrivées. La ville a pu ainsi enregistrer une hausse globale de 20% en termes d’arrivées et de nuitées», explique Chafik Mahfoud Filali, directeur général de Kenzi Europa. «En août, le bilan devrait être similaire avec énormément de nationaux et pas beaucoup de MRE. Grâce à eux, la saison estivale est clairement sauvée», renchérit M. Filali qui a beaucoup misé sur le marché national en lançant des offres spéciales tout en communiquant massivement sur la télé, internet et via l’affichage. Résultat : l’hôtel a atteint un taux d’occupation de plus de 80% en juillet. Les 15 premiers jours du mois d’août sont encore plus fructueux avec un taux qui dépasse 90%.
Les Marocains séduits par le All inclusive à Marrakech
Du côté de Marrakech, les professionnels parlent d’un mois de juillet difficile. «Août montre pourtant des signaux positifs. Mais cela dépendra des 10 derniers jours», déclare Hamid Bentahar, vice-président de Sofitel Africa. Certains hôteliers de Marrakech ont pourtant pu réaliser d’excellentes performances grâce à un positionnement sur le All inclusive. C’est le cas d’Abdellah Chaoui, DG d’Eden Andalou qui qualifie sa saison estivale d’excellente. «Avec une infrastructure hôtelière dotée de plusieurs piscines, d’un aquapark, des équipements et de l’animation pour enfants, nous avons misé sur le All inclusive, une formule dont sont friands les Marocains qui représentent 70% de notre clientèle. Le taux d’occupation s’élève pour sa part à 70% en juillet et 80% en août», dit non sans fierté Abdellah Chaoui. Le revers de la médaille dans ce choix du touriste marocain (à qui l’hôtelier facture pourtant une chambre double entre 1 200 et 1 600 dirhams/nuit) demeure le nombre de nuitées réduit qu’il passe en comparaison avec un étranger. «Le Marocain reste 3 à 4 nuits alors que le touriste étranger passe 1 semaine, voire 2. Le chiffre d’affaires rapporté au nombre de nuitées par famille est plus intéressant dans le cas du touriste étranger. Mais le Marocain paie quand même à l’avance. Cet été, nous avons enregistré des réservations pour 8 à 10 jours de Marocains venant d’Al Hoceima et de Nador sans compter les Casablancais et les Rbatis», relativise le DG d’Eden Andalou.
L’été arrivant à sa fin, les hôteliers marrakchis se préparent déjà pour l’Aîd Al Adha et la Cop 22 qui couvrira selon les professionnels une vingtaine de jours. Malgré cela, l’heure n’est pas à l’optimisme pour le reste de l’année touristique à Marrakech.
Le Nord manque d’animation
Au Nord, Tanger, qui reçoit comme chaque année en cette période beaucoup de touristes nationaux, se targue d’avoir accueilli cet été le roi Salmane d’Arabie Saoudite. Cet invité de marque et sa cour ont quitté la ville du détroit le 12 août dernier. «Il a occupé 50% de la capacité des hôtels 4 et 5 étoiles de la ville. La Med Cop 22 organisée le 18 juillet dernier a aussi contribué au surbooking. En tout cas, on est en pleine période de tourisme national accentuée par l’arrivée des MRE. Les deux sont attirés par le potentiel de la ville en termes d’appart hôtels», se réjouit Abdelghani Ragala, directeur du CRT de Tanger-Tétouan. L’été a été tout aussi profitable pour Tétouan. «Beaucoup de résidences d’été ont profité de l’embellie même dans le luxe. A titre d’exemple, Sofitel Tamuda Bay a attiré beaucoup de visiteurs. Généralement, Tétouan est dotée d’une bonne capacité litière. Reste à la commercialiser en dehors de la saison estivale grâce au tourisme culturel et de randonnée», renchérit M. Ragala. Encore faut-il payer le prix. Les appartements de la côte méditerranéenne ont affiché un prix dépassant 1 500 dirhams/nuit en été. Cela dit, le point faible de la destination réside dans l’animation. Les professionnels aspirent à l’organisation d’un festival d’été dédié à la région Nord.