Le schéma institutionnel du futur port énergétique de Jorf Lasfar, dont les travaux doivent démarrer en 2017, n'est pas encore arrêté. Trois scénarios sont possibles pour la réalisation de cette infrastructure. Selon un premier schéma, c'est l’État qui se chargerait du projet à travers le ministère de l’Équipement. Sinon, un deuxième scénario prévoit la création d'une société de projet, à l’instar de Nador West Med. La troisième possibilité serait que l’adjudicataire du marché «Gas to Power» se charge également des infrastructures portuaires. Détails.
Les travaux de réalisation du futur port énergétique de Jorf Lasfar devront démarrer en 2017. Cependant, le schéma institutionnel (répartition des rôles et responsabilités entre les différents acteurs) n’est pas encore défini pour ce mégaprojet qui s’inscrit à la fois dans la Stratégie nationale portuaire à l’horizon 2030 et dans la Stratégie nationale énergétique, notamment le plan de développement du gaz naturel liquéfié (GNL).
L’objectif de ce projet est de répondre aux besoins du pays en ce qui concerne le trafic énergétique notamment celui du GNL dans une première phase, et celui des hydrocarbures dans une seconde phase. La 1re phase Port dédiée uniquement au GNL nécessitera environ 7 milliards de DH. Selon une source proche du dossier, trois scénarios sont possibles.
Le premier envisage que l’État, à travers le ministère de l’Équipement, du transport et de la logistique, réalise les infrastructures portuaires. Quant à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), à qui est confiée la mise en œuvre du projet «Gas to Power» (GNL pour les besoins d’électricité), se chargera des infrastructures gazières. Le deuxième scénario porte sur la création d'une société de projet - à l’instar de Nador West Med- qui sera chargée de la réalisation, du développement, de l’aménagement, de la promotion et de la gestion du complexe industrialo-portuaire, et ce, en vertu des conventions signées avec le gouvernement, notamment le ministère de l’Équipement et celui de l’Économie et des finances et l’Agence nationale des ports et bien évidemment l’ONEE sur la partie infrastructures gazières.
Enfin, le troisième scénario prévoit que l’adjudicataire du marché «Gas to Power» prenne également en charge les infrastructures portuaires, en plus du développement et la construction des terminaux de regazéification et de stockage du GNL, des gazoducs de transport du gaz naturel et des centrales à cycles combinés pour la production de l’électricité.
Pour ce dernier scénario, il faudra que le candidat retenu pour la réalisation du projet Gas to Power intègre dans son offre la construction des infrastructures portuaires. «Les négociations sont toujours en cours entre les pouvoirs publics pour définir le plutôt possible le schéma institutionnel du futur port énergétique de Jorf Lasfar», nous confie notre source.
En attendant, le ministère de l’Équipement, du transport et de la logistique a achevé la grande partie des études techniques relatives au port. Les études géotechniques, dernier chantier avant le lancement des travaux, sont en cours de finalisation et devront être achevées avant fin 2016. Le ministère planche également sur l’étude prospective socio-économique et financière de ce nouveau port. «Quel que soit le scénario choisi, l’appel d’offres pour la construction du futur port énergétique de Jorf Lasfar doit être lancé au courant de 2017», souligne notre source.
Par ailleurs, le calendrier s’accélère pour le mégaprojet «Gas to Power». L’ONEE s’apprête, en effet, à lancer en novembre l'appel à préqualification qui aboutira à une liste restreinte (short list) de soumissionnaires à ce marché «Gas to Power».