L’accès au financement, la main-d'œuvre non qualifiée et l’inefficacité de la bureaucratie gouvernementale restent des facteurs problématiques pour faire des affaires au Maroc, d’après un rapport du World Economic Forum (WEF) sur la compétitivité. Le Maroc gagne toutefois deux places par rapport à l'année dernière et reste leader au Maghreb. Chiffres.
Le Maroc domine ses voisins maghrébins en matière de compétitivité, d’après le rapport sur la compétitivité du World Economic Forum (WEF), publié mardi 27 septembre. Le royaume se hisse de deux rangs par rapport à l’année dernière et se taille désormais la 70e place, devant l’Algérie (87e), la Tunisie (95e) et la Mauritanie (173e). La Libye n’entre pas dans le classement. En raison des conflits régionaux et de la conjoncture économique délicate qui secouent la zone, la croissance globale de plusieurs pays arabes comme le Maroc et l’Egypte a toutefois ralenti, souligne le document, passant de 5,4 % en moyenne entre 2000 et 2012 à 1,9 % en 2015.
Malgré son gain de deux rangs, le Maroc n’a pas réussi à s’améliorer dans plusieurs domaines qui continuent d’impacter sa compétitivité. En matière d’enseignement supérieur, il perd deux places par rapport à l’année dernière, se classant ainsi à la 106e position. Le bât blesse également au niveau de l’efficience du marché du travail. Dans cette catégorie, le pays recule d’une place par rapport à l’an dernier (124e en 2016 contre 123e en 2015). L’économie marocaine est classée au stade 2 du développement, à savoir celui où la croissance est tirée par les gains d’efficience, aux côtés de 29 autres pays comme la Tunisie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Brésil.
Des facteurs problématiques qui freinent les opportunités d’affaires au Maroc
Dans les autres indexes du WEF, le Maroc occupe la 51e place en termes d’exigences de base, contre 88e en matière d’indices d’efficacité et 86e pour les facteurs d’innovation et de sophistication.
Dans le détail, les institutions économiques du pays récoltent 4,21 points sur 10, 4,25 points pour les infrastructures, 5,08 points pour l’environnement macroéconomique et 5,63 pour la santé et l’enseignement primaire.
En outre, la fondation genevoise attribue une note de 4,38 pour l’efficacité du marché des biens, 4,26 points pour la taille du marché, 3,87 pour les indices d’efficience, 3,79 points pour le développement des marchés financiers, 3,69 points pour la préparation technologique, 3,55 points pour l’efficacité du marché de travail ; même score pour l’enseignement supérieur. Pour le dynamisme des entreprises et la capacité d’innovation des piliers de son économie, le Maroc se maintient au 94e rang avec une note de 4,29 points.
Le rapport pointe plusieurs facteurs problématiques pour faire du business au royaume, en attribuant des notes sur 16 aux facteurs les plus récurrents. Il s’agit de l’accès au financement (15,4 sur 16), la main d'œuvre non qualifiée (13), l’inefficacité de la bureaucratie gouvernementale (12,7). Les taux d'imposition, la capacité d’innover et la corruption récoltent les plus mauvaises notes, avec 2,5 sur 16. Un résultat similaire à la réglementation fiscale, la fourniture inadéquate des infrastructures, l’absence d’éthique de travail, les restrictions de la réglementation et la réglementation par rapport aux devises étrangères.
Dans ce rapport, les économistes du WEF analysent la productivité de 138 pays, en se basant sur différents facteurs comme les infrastructures, la santé, l'éducation, l'efficience et la taille des marchés. Au niveau mondial, la Suisse reste la championne de la compétitivité pour la quatrième année consécutive, suivie de Singapour, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de l’Allemagne. Les Emirats arabes unis figurent au premier rang des pays arabe en occupant la 16e place devant le Qatar (18e) et l’Arabie Saoudite (29e). En bas du classement se succèdent le Tchad, la Mauritanie et le Yémen.