OCP tente de résister dans un marché clairement baissier. Ces performances à fin septembre 2016 restent mitigées, mais le leader du phosphate garde espoir d’une reprise pour 2017.
Le leader mondial du phosphate vient de publier ses résultats au titre du troisième 2016 dans un marché toujours marqué par la baisse des prix au niveau international.
OCP a réalisé un chiffre d’affaires de 10,3 milliards de dirhams contre 13,2 milliards au 3e trimestre 2015. L’Ebitda, l’indicateur de rentabilité de l’opérateur, est ressorti, quant à lui, à 3,2 milliards de dirhams, avec une marge d’Ebitda de 32 % contre 40 % la même période en 2015.
La hausse des volumes d’engrais à l’export n’a pas suffi pour faire face à la baisse des prix. OCP relativise cette baisse en mettant en lumière l’amélioration enregistrée par rapport au deuxième trimestre de l’année, où la marge était de 27 %. « Malgré les conditions de marché difficiles, la rentabilité d’OCP reste toujours parmi les plus élevées du secteur » a-t-on précisé. Le groupe ajoute par ailleurs que ces performances restent à des niveaux meilleurs en comparaison avec ceux de l’industrie, et cela grâce à plusieurs facteurs notamment la hausse des volumes d’engrais exportés vers les marchés à forte croissance, tels que l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Afrique. La baisse des prix des matières premières comme le soufre et l’ammoniac, principaux intrants de sa production a eu par ailleurs un impact positif sur ses comptes.
Des conditions de marchés difficiles
Les performances du leader du phosphate sont affectées par un contexte international défavorable. En effet, le marché a enregistré une suroffre en 2015 à cause des exportations chinoises. Les principaux pays importateurs comme le Brésil, les États-Unis ou l’Inde ont pu constituer leurs stocks d’engrais. La demande pour les engrais, bien qu’élevée en 2016, a été satisfaite par l’utilisation des stocks ce qui n’a pas eu d’effet sur les prix des engrais, maintenant tout le secteur dans un cycle baissier. « Les prix des engrais phosphatés ont baissé de près de 30 % en comparaison avec l’année précédente, mais le phosphate reste plus résilient face à la potasse et à l’urée », nous explique-t-on auprès de OCP. Et d’ajouter : « Les acteurs de l’industrie du phosphate ainsi que les analystes estiment que l’année 2016 est à un niveau proche du bas de cycle, avec une perspective de stabilité en 2017 ».
Le cap éthiopien
Sur un autre registre, OCP affirme avoir acquis une nouvelle licence pour la production d’engrais enrichie en soufre. La licence Shell Thiogro permet de combiner l’augmentation de la productivité à l’assainissement des sols. « Les nouveaux produits représentent 26 % du volume des ventes de fertilisants. OCP a développé 34 variétés de produits et les exporte vers l’Afrique et partout dans le monde » précise-t-on auprès du leader mondial du phosphate. A l’occasion de ces résultats, le groupe communique aussi autour de son méga projet éthiopien. Le projet se présente sous forme d’une plate-forme intégrée de production de fertilisants située en Éthiopie et utilisant une importante réserve de gaz au sud de l’Éthiopie. L’usine éthiopienne nécessitera un investissement de 2.4 milliards de dollars. « Les partenaires décideront en temps voulu, à partir de 2025 et en fonction des conditions de marché, d’un investissement supplémentaire d’environ 1.3 milliard de dollars » est-il précisé.