Méditel vient de changer de nom pour devenir Orange. L’opérateur français dévoile les premiers points de sa stratégie dont le pilier principal est de mettre un pied dans le marché du fixe monopolisé par Maroc Télecom.
Depuis le 8 décembre, le rebranding de Méditel est enfin effectif. Désormais sous le nom d’Orange, le deuxième opérateur des télécoms au Maroc a présenté, lors d’une conférence le même jour à Skhirate, les nouvelles offres tout en restant encore discret : Orange ne veut pas encore dévoiler leur contenu ni leur montant. « Toutes nos offres ne seront pas divulguées en même temps, mais bien étalées petit à petit sur plusieurs mois », a annoncé Yves Gauthier, directeur général de Orange Maroc lors de la conférence de lancement.
Les représentants d’Orange ont voulu rassurer et ont quand même présenté quelques éléments pour entretenir le suspens. « Nous allons d’abord donner à chaque client 60 minutes de communication gratuite », promet-il. Et aux abonnés, 5 Go d’internet offerts en guise de « cadeau de bienvenue ».
L’opérateur a aussi expliqué qu’il compte adapter l’offre aux spécificités du marché marocain. « Il faut avoir des produits adaptés à ce que les gens peuvent dépenser ici au Maroc, donc avoir des produits d’entrée de gamme plus bas que ce que l’on peut trouver en France », affirme-t-on lors du lancement. L’utilisation bien plus grande des cartes prépayées est l’une des spécificités citées. « Sur les cartes de recharge Orange, nous avons mis un QR code qui peut être lu par l’application Orange&moi. Au lieu de taper les dix chiffres du code, le client n’aura plus qu’à le scanner », se vante l’opérateur français.
Investissement dans le fixe
L’opérateur télécom a soulevé à quel point « le marché du fixe n’est malheureusement pas très concurrentiel au Maroc ». Le PDG de Orange, Stéphane Richard n’a pas mâché ses mots en parlant de son concurrent Maroc Télécom qui détient un monopole de fait sur le segment du fixe et par ricocher celui de l’ADSL. « En France, Orange est l’opérateur historique du fixe et détient donc les infrastructures mais la différence, c’est qu’il y a eu une réelle ouverture il y a 20 ans et qui a permis l’entrée de nouveaux concurrents », observe-t-il. Le PDG de Orange n’en démord pas, «le problème aujourd’hui n’est pas un problème de régulation, mais bien de son application et mise en œuvre », insiste-t-il en faisant référence à la réticence de Maroc Télécom à se conformer aux partages des infrastructures décidé par l’ANRT il y a plusieurs années. « On compte bien rentrer par tous les moyens possibles sur le marché du fixe afin d’y apporter nos savoir-faire et compétences. On souhaite continuer à investir dans ce pays pour lui porter un accès au digital et au très haut débit fixe qui soit plus large dans la fibre optique. On est prêt à porter une plus grande distribution, encore faut-il qu’on puisse le faire ». Il rappelle que plus de deux milliards de dirhams ont été investis en 2016.
Interrogé sur les implications de ce Rebranding, Stéphane Richard, profite pour titiller l’opérateur historique, « je ne comprend pas pourquoi Maroc Telecom s’est mis à repeindre ses agences en orange ». Tout porte à croire que la retenue dont faisait preuve Méditel au sujet du partage des infrastructures est de l’histoire ancienne. Orange compte faire entendre sa voix à ce sujet.