Samedi 20 mai 2017 | Diplomatie | Activités

Le Ministre Ouro-Koura AGADAZI au 12ème Anniversaire de l’INDH à Fès

Dans le cadre de la célébration au Maroc les 18 et 19 mai 2017, du 12ème anniversaire de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) placé sous le thème « échanges de bonnes pratiques au service du développement humain durable en Afrique », vingt-six (26) pays africains étaient à l’honneur, dont le Togo, représenté par le Colonel Ouro-Koura AGADAZI, Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de l’Hydraulique, accompagné du Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Togo au Maroc, Monsieur Koudjo ADANOU.

Quatre sous- thèmes principaux ont été déroulés durant les deux jours, à savoir :

  • Approches pour la lutte contre la pauvreté et la précarité ;
  • Une bonne gouvernance au service du développement humain ;
  • Intégration des jeunes à travers la formation professionnelle ;
  • Intégration des jeunes à travers le sport.

Le panel animé par le Colonel AGADAZI et ses collègues du  Ghana, du Cameroun, du Sénégal, du Gabon, du Bénin et de Sao tomé Principe a porté sur les Echanges de bonnes pratiques pour la lutte la contre la pauvreté et la précarité.

Présentation du Ministre Ouro-Koura AGADAZI

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et la précarité au Togo, plusieurs interventions ont été initiées et mises en œuvre par le gouvernement togolais particulièrement dans le secteur agricole à travers le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA). Ces interventions visent à faciliter l’accès des populations vulnérables aux intrants agricoles, d’élevage et de production halieutique (pisciculture), ainsi qu’aux autres facteurs de production comme les équipements, habitat des animaux, les infrastructures de stockage, etc…

  • Identification des besoins prioritaires des populations pauvres ou précaires choix des projets socio-économiques de développement 

Les besoins prioritaires des populations précaires sont définis à travers des diagnostics participatifs au niveau local par des organisations de base avec l’accompagnement des structures techniques des ministères impliqués, des ONG et associations de développement. Ces diagnostics permettent de consulter tous les acteurs organisés en groupes socio-professionnels pour identifier les difficultés auxquels ils sont confrontés et les propositions de solutions.

Ces approches  de solutions sont priorisées et organisées en axes d’intervention pour élaborer les programmes de développement. A partir de ces programmes, des projets des projets de développements sont identifiés et formulés de façon participative et inclusive  avec les différentes parties prenantes. On peut citer :

  • L’opération « quick-start » qui a consisté à la distribution rapide des kits d’intrants agricoles (engrais, semences améliorées, herbicide) à plus de 200 000 producteurs vulnérables à travers les Projets d’Appui au développement Agricole au Togo (PADAT) et le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Trois ans après la distribution des kits, plus de 75% des bénéficiaires continuent de reconstituer les kits et d’accroitre les superficies emblavées ;
  • Distribution de près de 2 000 000 de boutures racinées de café et 230 000 cabosses de cacao à plus de 32 000 producteurs ;
  • Plus de 6 000 éleveurs ont bénéficié de géniteurs (petits ruminants et volailles) et de matériaux de construction pour l’amélioration des de l’habitat traditionnels des animaux ;
  • 6 000 filets de maille règlementaires, 18 500 bobines distribués, des dizaines de milliers d’alevins et plus de 200 tonnes de provendes améliorées aux pécheurs pisciculteurs ;
  • La mise en place des zones d’aménagement agricole planifiés pour faciliter l’accès des femmes et des jeunes à la lettre, l’encadrement, le matériel végétal amélioré, la commercialisation groupée des produits de récoltes.

Toutes ces démarches ont permis dans le cadre de PNIASA, d’identifier et mettre en œuvre quelques actions prioritaires au profit des populations pauvres ou précaires.

Ces initiatives ont contribué à la baisse de l’incidence de pauvreté de 6,6 points au plan national, passant de 61,7% en 2006 à 58,7% en 2011, puis à 55,1% en 2015. En milieu rural, elle est réduite de 4,7 points (de 73,4% en 2011 à 68,7% en 2015). La prévalence de la sous-alimentation qui était de 32,8% sur la période 1990-92 a été réduite à 16,5% en 2012, puis à 11,4% en 2014 ; soit une régression de près de 20 points. Ces performances louables ont été saluées par la communauté internationale à travers deux (02) distinctions décernées par le FAO au Chef de l’Etat en 2013 et en 2015, en reconnaissance des efforts accomplis par le pays.

  • Critères de ciblage des populations pauvres ou précaires

Pour mettre en œuvre toutes ces opérations la méthodologie de ciblage utilisée est basée sur l’approche participative à plusieurs étapes à savoir, la conception des fiches d’enregistrement, le ciblage des localités selon leur prévalence de pauvreté ou de vulnérabilité, la sensibilisation des populations, la mise en place des comités de veille, l’identification de manière endogène des bénéficiaires et la validation des résultats de sélection aux niveaux local et régional avec les services techniques, les ONG et associations. Pour réaliser l’identification des bénéficiaires des critères précis ont été définis qui imposent d’avoir au moins 50% de femmes :

  • Etre résident dans le village durant les 3 dernières années ;
  • Etre actif et agricole d’âge compris entre 18 et 60 ans ;
  • Disposer entre 0,25 et 1 ha de superficie cultivable sécurisée pour la spéculation éligible au projet (maïs, riz, sorgho, etc..) ;
  • Bénéficier d’un encadrement technique de proximité et être réceptif aux innovations ;
  • Utiliser les semences améliorées ;
  • Etre disposé à reconstituer chaque année le kit d’intrants subventionné dont on est bénéficiaire ;
  • Avoir reçu la caution de comité villageois ou cantonal du programme.
  • Dispositions à prendre en considérations pour faciliter l’insertion socio-économiques des personnes pauvres ou précaires

En vue de faciliter l’insertion socio-économique des personnes pauvres ou précaires, le Togo a fait l’option de les organiser et de les mettre en relation avec le marché à travers des opérateurs économiques une fois les appuis apportés. Le model et conceptualisé à travers des Entreprises de Services et Organisations des Producteurs (ESOP) qui offrent le service d’appui accompagnement aux producteurs et sécurisent le marché et le revenu pour les petits producteurs puis facilitent leur accès aux intrants agricoles. Ces ESOP promeuvent l’agriculture contractuelle au niveau des petits producteurs et transforment les produits issus des exploitations agricoles familiales pour les valorisés sur les marchés urbain tout en en redistribuant en milieu rural les revenu, vu que les producteurs détiennent le tiers du capital de transformation.

Pour mettre le modèle à l’échelle, il importe de promouvoir la création des entreprises agrégatices en amont et en aval pour soutenir les filières. Le gouvernement togolais est dans cette dynamique à travers des projets de promotion d’entreprenariat rural et de création des pôles agricoles à travers le pays pour soutenir les projets innovants et structurants le long des chaines de valeurs.

Des efforts sont aussi portés sur la mise en place des facilités d’accès des pauvres au financement à travers quelques instruments financiers comme c’est le cas des fonds de garantie, le Fonds National de Financement Inclusif (FNFI) avec des différents guichets  (dont entre autre AGRISEF pour les agriculteurs, AJISEF pour les jeunes).

Des appuis pour la mise en place des produits financiers pro pauvres sont vivement souhaités notamment pour les lignes de crédit dédiés, les mécanismes de partage de risques, les mécanismes assurantiels pour la couverture sociale, la prévention des risques de sinistres agricoles etc.

  • Programme d'urgence de développement Communautaire (PUDC)

Institué par décret présidentiel le 13 janvier 2015, le PUDC cible prioritairement les populations pauvres vivant dans les zones peu ou mal desservies par les interventions de l’Etat. Le projet a pour objectif d’accélérer l’accès des communautés pauvres à des infrastructures, équipements et services sociaux et économiques de base répondant à leurs besoins prioritaires et ayant un impact tangible sur leurs conditions de vie.

Prévue pour couvrir la période 2016-2018, le programme est à environ une année de la fin de son exécution.

Cet ambitieux programme doté de plus 155 milliards de francs CFA (environ258 millions de dollars US) et piloté par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) »

ENTRETIEN DE TRAVAIL AU SIEGE DE L’OCP A CASABLANCA

Au cours de cette visite de deux jours au Royaume Chérifien, le Ministre Ouro-Koura AGADAZI s’est entretenu avec Monsieur Mostafa Terrab, Président Directeur Général de l’Office Chérifien du Phosphate OCP. Le Colonel est allé transmettre au PDG du groupe OCP les remerciements du Chef de l’Etat SEM Faure Essozimna Gnassingbé pour l’appui technique mais aussi financier que l’OCP apporte au Togo dans le cadre de la modernisation de son agriculture, surtout la formation des cadres pour l’élaboration de la carte de fertilité des sols. Dans le cadre de l’excellente coopération entre le Togo et le Maroc, plusieurs autres projets verront le jour très prochainement.

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