La Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET) et la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN), ont appelé à la reprise du travail lundi.
La batterie de mesures annoncée vendredi par le gouvernement en faveur du secteur de l’éducation primaire et secondaire procède de la volonté d’agir, de réformer de d’innover de manière globale.
Une large évolution et rénovation pédagogique.
Des initiatives qui donnent satisfaction aux syndicats à l’origine de grèves à répétition.
Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, et ses collègues des Enseignements primaire et secondaire et de la Formation professionnelle, respectivement Komi Tchakpélé et Georges Aïdam, n’ont ménagé ni leur temps, ni leurs efforts pour que le large dialogue initié avec les principaux acteurs du système éducatif, y compris les représentants des parents d’élèves, aboutissent à des résultats concrets et dans la durée.
Un dialogue participatif dont l’objectif est de traiter le mal à la racine et de ne plus se contenter de saupoudrages ponctuels.
Les mesures annoncées répondent aux revendications des enseignants et de leurs syndicats, mais vont plus loin. Elles concernent la formation, les infrastructures, les équipements pédagogiques et la gestion du système éducatif. Bref, l’avenir de l’enseignement au Togo.
Parmi ces mesures, on peut citer des recrutements importants. 1.500 à 2.000 agents enseignants et d’encadrement par an au cours des cinq prochaines années, des travaux de réhabilitation et de reconstruction des bâtiments scolaires à travers les programmes ou projets PUDC (Programme d’Urgence de Développement Communautaire), PAREC (projet d’appui à la réforme des collèges) et PERI (Projet Education et Réforme Institutionnel) et l’augmentation des dotations des établissements en matériels et outils didactiques et pédagogiques.
Concernant les salaires des enseignants, le Premier ministre a rappelé les efforts constants déployés pour améliorer la situation des fonctionnaires de manière générale et celle des enseignants en particulier, égrenant une à une les augmentations de salaires au cours des dix dernières années et les avantages spécifiques qui s’y ajoutent pour les enseignants.
Le gouvernement a décidé de doubler la prime d’incitation à la profession d’enseignant. Elle sera versée avant même l’adoption et la mise en application du statut particulier attendu dès la prochaine rentrée scolaire. C’est à dire dès le 1er avril prochain.
La question de l’adoption du statut particulier et de la revalorisation de la prime d’incitation des enseignants se trouve désormais réglée.
Seule l’instauration d’une prime unique avec le regroupement de toutes celles qui existent actuellement, à savoir la prime d’incitation et les primes de rentrée et de bibliothèque, interviendra ultérieurement avec l’entrée en vigueur du statut particulier.
Autre décision annoncée, la construction d’une seconde Ecole Nationale d’instituteur (ENI) dans la région des Savanes. Les autres régions verront leur ENI s’étoffer.
Dans le cadre de la professionnalisation de la fonction d’enseignant, les autorités ont également décidé la création de filières de formation dans les universités de Lomé et de Kara et le renforcement des moyens accordés à l’Ecole Nationale Supérieure d’Atakpamé (ENS).
S’agissant des enseignants auxiliaires, 12.747 d’entre-eux ont été intégrés dans la fonction publique, soit la quasi-totalité des effectifs. Et les salaires seront versés dès le 1er avril.
Afin de trouver une issue rapide aux autres problèmes (cotisations, statut particulier des enseignants) des réunions auront lieu avec les principaux intéressés dès la semaine prochaine.
Si l’essentiel des mesures concerne le public, l’enseignement confessionnel – très important au Togo – n’a pas été oublié pour autant.
Un coup de pouce permettra une revalorisation des salaires pour près de 3.000 professeurs du privé.
Mais pour les pouvoirs publics, moderniser le système éducatif est nécessairement une entreprise systémique
Ce vaste projet éducatif constitue le pivot d’une société plus juste.
L’éducation est la clé pour le développement économique, social et durable du pays.