Le Maroc a dénoncé mercredi les nouvelles manoeuvres de la présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA) pour faire obstruction au retour du royaume au sein de l'organisation continentale.
Dans un communiqué particulièrement virulent, le ministère des Affaires étrangères accuse la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma de tenter de contrarier la décision du Maroc de regagner sa place naturelle et légitime au sein de sa famille institutionnelle panafricaine.
Le roi Mohammed VI avait souhaité mi-juillet le retour au plus vite de son pays au sein de l'UA, que Rabat avait quittée en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) du Front Polisario.
Mme Dlamini-Zuma avait déjà retardé, de manière injustifiée, la diffusion de la demande du Maroc aux membres de l'UA en septembre, explique le communiqué.
Elle poursuit son élan d'obstruction, en improvisant une nouvelle exigence procédurale, inédite et sans fondement (...) par laquelle elle rejetterait arbitrairement les lettres de soutien (au Maroc) des Etats membres de l'UA, affirme le ministère des Affaires étrangères, qui ne précise cependant pas la procédure en question.
En agissant ainsi, Mme Dlamini-Zuma se met en contradiction avec son devoir de neutralité, les règles et les normes de l'UA et la volonté de ses Etats membres, estime Rabat.
Le retour dans l'UA doit être validé par un vote des Etats membres à la majorité des deux tiers (soit 36 pays). Elle donne lieu à une sourde lutte d'influence avec l'Algérie dans les couloirs de l'organisation, qui doit se réunir en sommet début 2017 à Addis Abeba.
Le royaume mène depuis quelques mois une vaste offensive diplomatique pour obtenir les soutiens nécessaires à sa réintégration, avec en toile de fond la question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée depuis 1975 par Rabat, et dont le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame l'indépendance.
Le Maroc dispose à ce jour, documents à l'appui, du soutien et de la pleine adhésion d'une grande majorité d'Etats membres, largement supérieure à celle requise par l'Acte Constitutif de l'UA, souligne le communiqué.
Le Togo comme d’autres pays africains demande la suspension de la République arabe sahraouie démocratique des instances de l’organisation panafricaine afin de ‘contribuer positivement aux efforts de l’ONU pour un dénouement définitif au différend régional au Sahara’.