A la surprise générale, le président gambien Yahya Jammeh a accepté sa défaite. Certains leaders de l’opposition togolaise tentent maladroitement de faire l’amalgame entre la situation politique qui prévaut en Gambie et au Togo.
Champion des comparaisons les plus absurdes, le chef de l’ANC, Jean-Pierre Fabre, explique mardi dans les colonnes de Liberté que ‘La dictature de Yaya Jammeh n’a rien à envier à celle du clan Gnassingbé, même si au Togo, le pouvoir, plus pervers, recourt à des artifices cosmétiques pour se ménager la complaisance de la communauté internationale’.
Pour certains responsables politiques togolais, cette élection est aussi l’occasion de pointer du doigt les graves déficiences de l’opposition togolaise qui, contrairement à la Gambie, n’a jamais été capable de s’unir.
‘L’opposition gambienne est bien différente. Il suffit de regarder les couleurs du CAP2015 pour comprendre la distance qui nous sépare des Gambiens’, explique Gerry Taama, le président du NET (opposition).
De son côté, Aimé Gogué, le président de l’ADDI estime que la victoire d’Adama Barrow est due au fait que l’opposition avait un candidat unique. ‘Ce qui n’a jamais été le cas au Togo’.
Paul Dodzi Apévon des Forces des démocrates pour la République (FDR) déplore lui aussi la profonde division qui caractérise l’opposition togolaise.
‘C’est dans un combat fratricide qu’on évolue au sein de l’opposition aujourd’hui. Mais la politique ce n’est pas ça, ce n’est pas une jungle ou tous les coups sont permis. Les sacrifices faits par les togolais dans la lutte démocratique n’ont finalement servi à rien, bref un échec’, déclare ce dirigeant politique.