Le roi Mohammed VI a annoncé dimanche que le moment était arrivé pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de l'Union africaine, qu'il avait quittée en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Polisario.
Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé, a déclaré le roi dans un message adressé au sommet de l'UA qui se déroule à Kigali, selon l'agence de presse marocaine MAP.
Par cet acte historique et responsable de retour, le Maroc compte oeuvrer au sein de l'UA en vue de transcender les divisions, a déclaré le souverain.
Il est revenu sur les conditions dans lesquelles le Maroc avait décidé en 1984 de quitter l'Organisation de l'union africaine (OUA) - qui a précédé l'Union africaine - à la suite de l'admission en son sein de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
L'indépendance de cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc, avait été proclamée par le Front Polisario (Front pour la libération du Sahara occidental et du Rio del Oro), créé en 1973. Après des années de lutte armée, un cessez-le-feu a été proclamé en 1991.
La reconnaissance d'un pseudo-Etat était dure à accepter par le peuple marocain, a déclaré Mohammed VI dans son message. A l'époque, ce fait accompli immoral, ce coup d'Etat contre la légalité internationale, ont amené le Royaume du Maroc à éviter la division de l'Afrique au prix d'une douloureuse décision, celle de quitter sa famille institutionnelle.
A présent, poursuit le roi, le temps est venu d'écarter les manipulations, le financement des séparatismes. Pour lui, sur la question du Sahara, l'Afrique institutionnelle ne peut supporter plus longtemps les fardeaux d'une erreur historique et d'un legs encombrant.
Le Maroc est confiant dans la sagesse de l'UA pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours, déclare Mohammed VI.
Le retour du Maroc au sein de l'organisation panafricaine doit être validé par un vote au sein de la Commission de l'UA.
Très proche du royaume, le Togo est hostile à une reconnaissance de la RASD. L'annonce faite par Mohammed VI a été saluée par les autorités à Lomé.